Quelques idées reçues sur les consultants

J’entends dans certaines organisations ou certains réseaux des personnes dire : nous ne travaillons pas avec des consultants, nous ne prenons pas de free-lances, nous avons assez de ressources en interne pour faire face aux problématiques que nous rencontrons. Que peuvent connaître les consultants de notre réalité interne et de notre secteur d’activité ?

Je l’ai dit aussi dans mon passé de cadre en entreprise, avec une vision très restrictive, parfois négative. Je croyais que les consultants externes, notamment quand ils venaient de grands cabinets (les majors), étaient là juste pour vendre une prestation toute faite.

Or, quelles que soient les motivations, cette approche est fausse à un triple niveau :

– Tout d’abord il faut considérer que c’est le client / l’entreprise, qui garde le pouvoir de décision : le consultant propose des scénarii face à des problématiques complexes avec de multiples interdépendances. Il s’appuie sur son expérience et sur l’intelligence collective de l’entreprise cliente, qui apporte beaucoup plus que la vision de la direction seule.

– Ensuite, les consultants d’aujourd’hui sont les anciens salariés d’hier, ceux qui ont de l’expérience et qui veulent en faire bénéficier plusieurs entreprises, dans différents contextes. Par expérience, je suis certaine que les salariés qui ont franchi le cap de l’indépendance se sont forgés de solides expertises, et leur capacité à proposer et décider était devenue incompatible avec les processus des organisations dans lesquelles ils se trouvaient. Un consultant sénior peut être extrêmement pertinent, car il a le recul suffisant et n’analyse pas les situations dans l’urgence (grand mal du siècle, courte vue et urgences extrêmes).

– Enfin parce que, à l’échelle d’un territoire ou d’un secteur d’activité, l’organisation ou le réseau se prive de compétences émergentes ou uniques qu’elle n’a peut-être pas encore (ou qu’elle n’a plus) en interne. Les consultants font de la veille, continuent à se former, sont en lien avec les universitaires et les scientifiques, et apportent souvent de nouveaux éclairages sur une problématique, avec une vision 360 degrés.

Pour ces 3 raisons fondamentales, j’invite les entreprises et les réseaux à s’appuyer sur des consultants, à partager leurs travaux d’analyse et de recherches de solutions, avec des prestataires, des bureaux d’études, des maîtres d’œuvre, des chefs de projets, à s’ouvrir, et à faire cohabiter des opinions divergentes mais complémentaires au sein de leurs organisations. Ce ne sera pas toujours facile à gérer, mais autrement plus enrichissant pour toutes les parties prenantes, dans une perspective génératrice de valeur et de partage des connaissances.

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